Publié le Vendredi 2 décembre 2022 à 12h00.

Racisme : la chasse aux migrantEs est ouverte à Beauvais

Le 22 novembre dernier, un collectif organisait devant la gare de Beauvais un rassemblement pour protester contre la situation des migrantEs à la rue et les projets de Darmanin.

Leur « rendre la vie impossible », avait clamé Gérald Darmanin à propos des migrantEs dans une interview récente donnée au Monde. Solidarité Migrants, la FSU et la LDH ont constitué un collectif en défense des droits des migrantEs à Beauvais. Mardi 22 novembre, une centaine de personnes se sont réuniEs autour de soupes cuisinées dans un café associatif de la ville. Ce soir-là, 15 femmes, 14 enfants âgés de 1 an à 10 ans et 3 hommes attendaient le passage du Samu social. Toutes n’ont pas pu être mises à l’abri en raison des suppressions de places commandées par le gouvernement. Les hommes — pères, frères, fils — ne sont plus concernés depuis plusieurs années par des mises à l’abri d’une nuit.

MigrantEs à la rue et fichés

Nous avons dénoncé l’attitude de la préfète qui n’a pas déclenché le plan hivernal contrairement à d’autres départements. Dans un document intitulé « Lancement du plan de viabilité hivernale. La technologie au service de l’humain », elle préfère mettre l’accent sur l’état des routes. Ce « service de l’humain » ne concerne visiblement pas les migrantEs qui peuvent dormir dehors sans que cela l’embarrasse.

Nous nous sommes également opposéEs aux nouveaux projets de Darmanin énoncés dans une circulaire adressée aux préfetEs :

– la création de 220 places en CRA (centre de rétention administrative) en un mois et 800 places de plus d’ici 2025 ;

– le développement des LRA (locaux de rétention administrative) qu’on peut également qualifier de « CRA pour familles » ;

– la systématisation des assignations à domicile dans des logements fiabilisés et fichés permettant le recours à des « visites domiciliaires », terme administratif ayant comme synonyme « perquisitions », voire « rafles ».

Dans son interview au Monde, Darmanin avait expliqué qu’il fallait « changer de braquet ». Nous aussi allons devoir changer de braquet dans la résistance à ces politiques racistes et inhumaines. Contre Darmanin et son monde, manifestons partout le 18 décembre à l’occasion de la journée internationale des migrantEs.