Publié le Mercredi 17 mars 2021 à 11h30.

Contre Bolsonaro et consorts, aux côtés des peuples autochtones !

L’Amazonie, grande comme 10 fois la France, s’étend sur neuf pays, dont 60 % au Brésil. Aujourd’hui, la moitié des 22 millions d’AmérindienEs d’Amazonie, représentant 300 peuples et parlant 200 langues, vit dans des villes. Nous sommes au côtés des peuples indigènes, en solidarité avec eux en tant que peuples opprimés bien sûr, mais aussi parce que tous les peuples de la planète ont beaucoup à apprendre d’eux pour trouver ensemble une issue à cette crise généralisée.

La Conquête au 16e siècle a décimé 90 % des 8 à 10 millions d’autochtones. La fin du 19e avec le boom du caoutchouc a été effroyable pour les populations et la forêt. Toutes ces dernières décennies ont été marquées par une exploitation et une déforestation systématiques. Routes et barrages ont ainsi rendu possibles l’agriculture et l’élevage industriel intensif : soja et bœuf, agro-carburant, huile de palme et bois, mines, forages, orpaillage et mégafeux composent désormais un cocktail d’apocalypse.

CPI de La Haye : Raoni contre Bolsonaro

Cette démesure dans la fuite en avant capitaliste a été démultipliée par Bolsonaro avec une brutalité sans retenue vis-à-vis des AmérindienEs, allant jusqu’à l’assassinat de caciques et de militantEs. Dès son arrivée au pouvoir, il avait prévenu sans détour : « Les cavaleries brésiliennes auraient dû faire comme aux États-Unis pour en finir avec les indigènes. » Fin janvier dernier, le chef Raoni a porté la lutte devant la Cour pénale internationale avec l’idée de donner ainsi la juste dimension planétaire à la défense de l’Amazonie.

Apprendre des peuples autochtones

Plus grand puits de carbone au monde, créant un régime de pluies vital pour tout le cône sud du continent, formidable réserve de biodiversité malgré les destructions infligées, l’Amazonie doit devenir zone à défendre.

Notre solidarité avec les peuples indigènes doit s’exercer avec la claire conscience de nos impasses. Nous avons fort à apprendre : tout particulièrement la « convivialité distante avec les habitants non-humains de la forêt »1.

  • 1. Stéphen Rostain (archéologue), le Un, 17 juillet 2019.