Publié le Mardi 7 février 2023 à 12h12.

Renault – Nissan : la roue tourne dans l’économie capitaliste mondialisée

En mars 1999, la nouvelle alliance Renault-Nissan annonçait un 4e constructeur mondial d’automobiles. Cocorico ! Renault, prenant de fait le contrôle de Nissan, rivalisait avec Volkswagen, Toyota ou General Motors. C’en est fini ! Dans les annonces du 6 février 2023, Renault cède le contrôle financier de Nissan.

Pas de nouveaux projets identifiés. Les discours des deux firmes ne sont pas en phase : chacun ne détient plus que 15 % du capital de l’autre.

Au début des années 2000, c’est la fermeture de 3 usines d’assemblage sur 7, la destruction 30 % des capacités de production et la suppression 23 000 emplois, soit 15 % des effectifs totaux, du jamais-vu depuis des décennies dans une entreprise japonaise de cette taille. Le tout sous la houlette de Carlos Ghosn, ce patron voyou désormais démasqué.

Parce que détenteur jusqu’à présent de 40 % des actions de Nissan, Renault a reçu des dividendes pour ces dix dernières années, d’un montant de 4,8 milliards d’euros. Merci pour les actionnaires de Renault qui sans conteste en ont bien profité alors que ce sont les salariés qui ont fait les frais des restructurations, chez Nissan comme chez Renault.

Nissan, une firme de plus dans le démantèlement

La prétention de Renault à dominer l’alliance et pourquoi pas à absorber Nissan, est devenue de moins en moins crédible. La mise à jour des pratiques de Ghosn et sa fuite ont entraîné, cause et prétexte, un gel de l’alliance Renault-Nissan depuis trois ans. Nissan n’acceptait plus un accord défini comme « inégal ». L’accord annoncé le 6 février leur donnant raison sur ce point n’a pu se conclure qu’après une rencontre à Paris le 6 janvier 2023 entre Macron et le Premier ministre japonais. 

Nissan devient ni plus ni moins une firme de plus dans le démantèlement de Renault en 5 nouvelles entités. De nouveaux partenariats financiers et industriels sont noués tous azimuts, à l’exemple de Google, pour toute la transformation numérique des voitures et de leur fabrication, de Geely, une firme chinoise concurrente de Nissan, et d’Aramco, le géant pétrolier d’Arabie saoudite.

Les salariéEs attaqués

Les consignes de travail ne cessent de changer, les conventions collectives volent en éclats, les suppressions de postes et d’emplois s’accumulent au fil de ces ruptures d’activités. Maintien des droits acquis et des emplois ne peuvent être gagnés que par notre action collective, salariées et salariés. C’est la tâche du moment !

Alors que l’urgence est à la réorientation des transports prenant en compte les conséquences du dérèglement climatique, Renault dont l’actionnaire de référence demeure le gouvernement français, est comme les autres firmes automobiles obsédé par la recherche de rentabilité. À la loterie des fusions capitalistes, les patrons ne gagnent pas à tous les coups. La preuve par ce que devient Renault-Nissan ! Raison de plus pour combattre leur monde car ce sont toujours les mêmes, celles et ceux du rang, qui trinquent.