Publié le Mercredi 25 janvier 2023 à 15h01.

À Rennes, une manifestation déterminée

Selon les organisations syndicales, 25 000 personnes ont défilé, 20 000 selon Ouest-France, 17 000 selon la police. « On est là pour voir le défilé » auraient pu chanter les quelques personnes qui n’ont guère quitté les marches du Musée de Bretagne ce 19 janvier et qui ont vu passer sous leurs yeux la quasi-totalité des manifestantEs...

En tête, une CFDT en ordre de bataille. Un cortège impressionnant, comme ses adhérentEs savent le faire... quand ils et elles sont là ! Cortège très dense, très structuré, très « orange », nombreux, très homogène. Beaucoup de personnelEs de santé qui avaient défilé sur les salaires à l’automne. Dans tout le reste de la manif, quasiment aucun drapeau CFDT.

Prendre conscience de sa force

Puis vient la CGT. Le cortège est beaucoup plus gros, peut-être parce que c’est la manif elle-même. Une vraie manif populaire, tranquille, avec très peu de slogans, de chansons, en dehors des équipes syndicales structurées (Rail, Santé, Territoriaux) avec le seul cortège significatif du privé (une banderole Eurovia, Construction).

Comme s’il n’était pas nécessaire de crier et qu’il suffisait de marcher, de prendre conscience de sa force et de se trouver bien là au milieu de la foule. Beaucoup de jeunes, beaucoup de néo-manifestantEs, et ce qui va avec, de très nombreuses pancartes en carton bricolées à la hâte ou au contraire très élaborées. Tout un art !

Mention spéciale pour les très nombreux personnelEs de santé du CHU, du centre hospitalier Guillaume-Régnier mais aussi du centre hospitalier privé Saint-Grégoire qui s’étaient mobilisés sur les salaires il y a peu.

Une fanfare, une batucada, un groupe de sonneurs, pour l’ambiance. La camionnette de la CGT CheminotEs pour la galette saucisse. C’est là aussi que l’on trouve les cortèges unitaires (DRAC, Rennes 2, Rennes 1, syndicats étudiants, déçuEs du Ségur), qui comptent chacun de petites équipes soudées habituées à manifester ensemble, ainsi que quelques cortèges d’établissements scolaires.

FO suit avec un cortège très structuré, le dirigeant local debout, impérial, sur le toit de la camionnette, haranguant la foule (une spécialité locale !). Viennent ensuite les cortèges dynamiques de Solidaires, avec sa sono puissante et son animation très combative, et de la FSU. Quand le cortège de la  FSU est dynamique, c’est que la grève est très suivie chez les professeurEs des écoles… CFTC, UNSA, CFE-CGC sont là mais assez discrètement. Les partis (PCF et LFI) clôturent le défilé.

Sur le parcours, quelques vitrines sont descendues (Axa, Zara, Starbucks...) par des activistes protégéEs au cœur d’un groupe de 200 à 300 personnes qui se confond avec le cortège de tête (voté lors de l’assemblée générale de Rennes 2 qui a réuni 300 personnes) qui comprend nombre de jeunes étudiantEs et lycéenEs.

Plus loin, une Tesla est incendiée « pour le symbole ». À la fin de la manif, quelques jets de canettes sur les flics déclenchent canon à eau et gazage massif qui ont ­raison des derniers manifestantEs.