Publié le Mercredi 22 mars 2023 à 12h13.

Le développement de l’industrie de la viande

L’agriculture productiviste qui sévit dans notre territoire ne vise pas à nourrir les populations. Les céréales (blé, orge, maïs, colza…) cultivées servent dans la grande majorité des cas à gaver « à la chaîne » des milliers d’animaux, qui seront ensuite transformés en viande de mauvaise qualité.

Dans la Vienne, un projet de bassine sur la commune de Cissé (près de Poitiers) est prévu pour une seule ferme-usine de plus de 2 000 hectares ! Et de façon générale, des projets de concentration d’animaux fleurissent dans la région même s’ils n’aboutissent pas tous : les 1 000 truies pour 25 000 porcelets par an dans le nord des Deux-Sèvres, la ferme des 1,2 million de volailles à Pamproux (entre Niort et Poitiers)...

Accaparement de l’eau et pollution des nappes

Le cas le plus emblématique est celui de Coussay-les-Bois dans le nord-est de la Vienne. Ici, l’entreprise Liot veut développer un élevage de 1 200 taurillons. Une résistance existe, menée par un ­collectif citoyen et le maire du village. La très bonne nouvelle c’est que la convergence avec les anti-bassines se fait car les liens sont évidents : pour nourrir 1 200 taurillons il faut des céréales, et donc beaucoup d’eau, d’autant que le renforcement des sécheresses demande encore plus d’eau… C’est un cercle vicieux.

Comble de l’ironie, ce que redoute le plus le collectif de Coussay-les-Bois, c’est justement la pollution des nappes phréatiques à cause des déjections des animaux qui seront bourrés de produits chimiques et dont la forte concentration posera des problèmes écologiques et sanitaires, comme c’est le cas en Bretagne avec les algues vertes.

Il existe aussi une pollution de l’eau dans les tuyauteries qui servent à arroser les champs, car l’eau des bassines stagne et reste parfois longtemps dans les tuyaux en plein soleil. Des bactéries s’y développent avant que l’eau soit jetée sur les champs. Les animaux boivent cette eau, comme les plantes, mais les sols sont aussi touchés. Là encore, un risque sanitaire grave existe.

Quand l’eau n’est pas volée par les plus riches, elle est polluée par ces capitalistes sans foi ni loi. Et ce sont les habitantEs qui vont en pâtir une fois de plus…