Publié le Samedi 4 juin 2022 à 18h00.

Sécheresse en France aussi

De manière récurrente, on enregistre un déficit de pluies en automne et en hiver. Cette année encore, nombre de départements sont à – 20 %, certains jusqu’à – 40 % ! Ce printemps a été hors normes : 38 jours d’affilée avec des températures au-dessus des normales saisonnières.

Les orages dévastateurs avec leurs phénoménales quantités d’eau, de grêlons parfois, ne profitent pas aux nappes phréatiques. Monoculture et artificialisation aggravent sérieusement le problème et on peut déjà dire qu’aucune région française n’échappera à la sécheresse cet été. Loire, Charente, Bouches-du-Rhône, Valence-Lyon, seront les plus touchées. Déjà des restrictions sont mises en place par certaines préfectures.

Les bassines et méga­bassines aggravent tout

Les bassines ne sont pas une réponse de bon sens : on capte en hiver de l’eau abondante, eau de crues, pour irriguer par grandes chaleurs l’été venu. On pompe l’eau des nappes à des kilomètres de profondeur, une eau de grande qualité, longuement filtrée par la nature. Les bassines sont des réservoirs rendus étanches par des bâches plastiques et sont au service exclusif des grandes exploitations. Lacs artificiels de 10 à 20 ha (1 ha est un carré de 100 m sur 100) ! Elles mettent les nappes phréatiques en situation limite. La sécheresse en est aggravée !

Mobilisations et sabotages

Les bassines sont un outil de l’agriculture industrielle. L’État et la FNSEA sont à la manœuvre. Et ça ne passe pas ! Des collectifs citoyens mobilisent, parfois dans le cadre des « Soulèvements de la terre ». Certaines décisions de justice ont annulé des projets de bassines. En mars, dans les Deux-Sèvres, un « Comité exécutif de la direction régionale de la protection de l’eau » a revendiqué le sabotage de 2 bassines : « Stop à l’accaparement de l’eau », « stop à l’épuisement de ce bien commun » ! Ces luttes, ces actions fortes dessinent les contours d’une autre agriculture, nous parlent d’un autre rapport à l’eau loin de toute prédation, nous parlent de « l’eau bleue », eau de profondeur, de « l’eau verte », l’eau retenue en surface dans le couvert végétal diversifié. Nous rappellent que nous sommes faits d’eau…

La crise écologique globale doit être au centre de notre ­programme. Ça devient vital !