Production bloquée : 85 % des salariés de production, plus de 80 personnes, sont en grève dans l’usine Forvia d’Allonjoie dans le bassin de Montbéliard. L’usine, qui emploie actuellement 170 salariés, fabrique des équipements pour l’échappement des moteurs thermiques et des réservoirs à hydrogène. Ce jeudi 4 avril plus aucun réservoir ne sortait des chaînes de production.
Appelé par le syndicat CGT de l’usine, le mouvement de grève est organisé de 11 heures à 15 heures, soit un débrayage de deux heures par tournée. Les raisons du mouvement tiennent aux activités déjà supprimées et les incertitudes sur l’emploi et l’avenir de l’usine. Alors que la moyenne d’âge y est de 52 ans, des activités sont déjà supprimées et des reconversions forcées sont proposées vers d’autres sites sans correspondance avec les qualifications et expériences acquises.
Menaces sur l’activité
L’activité « échappement » est menacée par l’arrêt de la fabrication des moteurs thermiques en 2035. L’autre activité de l’usine est liée à la technologie de l’hydrogène qui en est encore à un stade de démarrage de son industrialisation. Il y a beaucoup d’hydrogène sur la planète puisque c’est l’un des deux composants de l’eau, mais pas de miracle : l’hydrogène nécessite beaucoup d’électricité pour l’isoler et l’utiliser pour le moteur des voitures et camions. Ce n’est pas aux ouvriers de faire les frais des aléas des nouveautés technologiques !
Pas d’investissements
Il est des petites usines sous-traitantes étranglées par les donneurs d’ordre des grands groupes automobiles. Ce n’est pas du tout le cas de Forvia, nouveau nom de Faurecia, le cinquième équipementier automobile mondial avec un chiffre d’affaires de 22 milliards d’euros. Il dépendait auparavant de PSA mais, bien que la fusion avec Fiat pour créer Stellantis a amené Forvia à devenir autonome, le propriétaire historique ‑ la famille Peugeot ‑ est resté en place. Elle est toujours l’actionnaire de référence de Forvia au travers de la structure financière « Peugeot Invest » qui gère la fortune familiale. Aux seules fins de leur enrichissement, ils ont procédé l’année dernière à une opération spéculative et juteuse de rachat d’actions siphonnant les ressources de l’entreprise au détriment des investissements et de l’emploi.
10 000 emplois menacés en Europe
Oui, Forvia et la famille Peugeot ont les moyens de garantir l’emploi dans toutes leurs usines. Ce qui se passe dans l’usine d’Allonjoie est une alerte pour toute l’entreprise. En effet, au mois de janvier la direction de Forvia a annoncé son intention de supprimer, en Europe dans les quatre prochaines années, 10 000 emplois sur les 75 500 salariéEs du groupe. Pas de détail : France, Allemagne, Pologne, Tchéquie et Espagne sont visés.
Aujourd’hui solidarité et soutien aux résistances des ouvriers de l’usine Forvia d’Allonjoie.
NPA Auto Critique avec correspondants NPA Montbéliard