Publié le Mercredi 11 mai 2022 à 10h32.

Pour l’annulation des mutations forcées de l’école Pasteur de Saint-Denis (93) !

Lundi 9 mai se tenait au tribunal administratif de Montreuil l’audience de la requête en référé-liberté déposée par les enseignantEs, les parents d’élèves et les syndicats (Solidaires, FSU, CGT) demandant l’annulation des mutations d’office des six enseignantEs de l’école Pasteur de Saint-Denis1.

 

Ces mutations étaient devenues effectives le 22 avril, malgré une mobilisation exemplaire depuis un mois de toute l’équipe enseignante, des parents d’élèves, de tout le quartier, le soutien de plusieurs éluEs locaux et députéEs. Et malgré une tribune publiée sur Mediapart et signée par de nombreuses personnalités : « L’Éducation nationale soutient l’extrême droite à l’école : faisons front contre la répression des équipes enseignantes du 93 ! »

« Une décision purement autoritaire du rectorat »

Pour rappel, cette décision, qui n’est pas officiellement une sanction mais en constitue une de fait, fait suite à la publication d’un article calomnieux sur l’école Pasteur, paru dans un journal d’extrême droite et intitulé « Gauchisme à l’école, le niveau monte », à l’instigation d’une directrice d’école parachutée.

Un communiqué intersyndical appelait à une conférence de presse avant l’audience du lundi 9 mai et soulignait l’enjeu de cette lutte : « Nous assistons ainsi au musellement et à la mise au pas de la profession enseignante. Par l’exemple la direction académique et le rectorat ont clairement affiché la volonté d’anéantir un collectif de travail et remettent ouvertement en cause l’indépendance des fonctionnaires d’État garantis par le statut. »

L’Éducation nationale refuse d’entendre la mobilisation des personnelEs défendant leur travail. Et c’est même pire : le 9 mai, elle a fait preuve de son manque total de considération et d’un cynisme indécent en ne fournissant pas à temps le rapport qui a servi de base aux décisions des mutations, arrivé à la fin de l’audience ! De ce fait la réponse du tribunal n’a pas pu être rendue le jour même2 !

Au sortir d’une audience plutôt houleuse, Maître Arié Alimi décrivait une représentante de l’Éducation reconnaissant que tout se passait bien dans l’école avant l’arrivée de la directrice parachutée, ainsi qu’après son départ, mais ne revenant pas sur les mutations forcées : « Une décision purement autoritaire du rectorat rendue contre l’intérêt des enfants », ajoutait-il.

Toutes et tous sont repartis écœurés, la rage au ventre. Notre soutien doit être à la hauteur de l’enjeu !

  • 1. Lire l’Anticapitaliste n° 611 (14 avril 2022).
  • 2. À l’heure où nous mettons sous presse, la décision n’était toujours pas connue.