Publié le Jeudi 31 juillet 2014 à 17h00.

Gaza : les massacres continuent, la solidarité doit s’amplifier

La folie meurtrière et destructrice qui frappe Gaza depuis le 8 juillet a franchi un nouveau cap. Selon le ministère de la Santé palestinien, ce sont pas moins de 1 200 personnes qui ont trouvé la mort dans la petite bande côtière entre le 8 et le 29 juillet. Soit, en moyenne, près de 60 mortEs par jour.

Les gesticulations diplomatiques n’y font rien, et l’État d’Israël continue de détruire méticuleusement la bande de Gaza en prétendant, contre toutes les évidences, s’en prendre aux seules infrastructures militaires des groupes armés palestiniens.

Ramener Gaza à « l’âge de pierre »Écoles de l’ONU, hôpitaux, plages, aire de jeux… rien n’échappe au déluge de fer et de feu qui s’abat sur la petite enclave palestinienne avec une violence que l’on n’avait pas connue depuis l’hiver 2008-2009 et l’opération dite « Plomb durci », de sinistre mémoire. Plus d’un millier de mortEs donc, mais aussi près de 7 000 blesséEs, des milliers de bâtiments détruits, des dizaines de milliers d’autres endommagés et environ 250 000 personnes, soit 15 % de la population, qui ont dû fuir leur domicile. Les abris de l’ONU sont surchargés, les hôpitaux peinent à soigner les blesséEs et sont en manque de médicaments et de matériel médical, et selon l’ONU ce sont désormais 80 % des habitantEs de Gaza qui bénéficient de moins de 4 heures d’électricité par jour, et plus de 50 % d’entre eux qui n’ont pas un accès suffisant à l’eau potable. Un tel désastre humain n’est bien évidemment pas un « dommage collatéral » ou une conséquence « indirecte » de l’agression militaire israélienne. La destruction des infrastructures civiles de la bande de Gaza fait partie de l’opération, et il semble que, pour les autorités israéliennes, il est désormais établi qu’il s’agit de ramener Gaza « à l’âge de pierre ». Les bombardements en cours auront des conséquences durables sur la vie des PalestinienEs de Gaza, déjà soumis, depuis 7 ans, à un blocus inhumain et illégal, qui rend toute vie quasiment impossible, avec par exemple 60 % de chômeurEs chez les moins de 30 ans et plus de 70 % de la population dépendante de l’aide alimentaire (avant les bombardements).

Inacceptables « trêves »Pour Israël, il s’agit donc, une fois de plus, de faire payer le prix de leur insoumission à la population et aux organisations palestiniennes qui refusent de rendre les armes et de cesser de revendiquer des droits pourtant élémentaires. Les propositions de « trêve inconditionnelle et unilatérale », qu’elles viennent des États-Unis, de l’Égypte ou de l’ONU, ne peuvent être décemment acceptées par les PalestinienEs. Une telle « trêve » ne serait en effet rien moins qu’une capitulation, puisqu’il s’agirait de revenir à la situation antérieure (et donc au blocus) en s’engageant à cesser toute « hostilité ». Comme si le blocus, le survol permanent de Gaza par des drones israéliens, les bombardements et les assassinats réguliers, etc., n’étaient pas des « hostilités ». Comme si l’enfermement de près d’1,8 million de personnes, dont les deux tiers sont des réfugiéEs revendiquant le droit à revenir sur leur terre, n’était pas des « hostilités ». Comme si l’occupation, les expulsions, les arrestations, la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem n’étaient pas des « hostilités »…

Amplifier la solidaritéCar, et c’est un phénomène qui bien que présent au cours des dernières semaines a acquis une visibilité spectaculaire ces derniers jours, les manifestations se multiplient en Cisjordanie, rappelant à ceux qui avaient tendance à l’oublier que les PalestinienEs sont un peuple et que l’agression militaire israélienne n’est pas seulement dirigée contre Gaza mais contre les PalestinienEs dans leur ensemble. 15 000 manifestantEs ont ainsi défié le 24 juillet à Ramallah, les forces d’occupation israéliennes, qui ont répliqué en tirant à balles réelles, causant la mort de deux manifestants et en blessant plus de 150. Des mobilisations éparses ont également lieu dans les autres grandes villes de Cisjordanie qui, si elles n’annoncent pas une « troisième intifada », témoignent de la solidarité et de la détermination de dizaines de milliers de PalestinienEs mobilisés. Une solidarité et une détermination qui, à l’instar de celle de la population et des organisations de la résistance à Gaza, rend d’autant plus abjecte la passivité et la complicité de la prétendue « communauté internationale », qui regarde sans rien dire l’État d’Israël massacrer une fois de plus les PalestinienEs. Une solidarité et une détermination dont nous devons nous faire l’écho en France en poursuivant la mobilisation et les manifestations de soutien, et en continuant de développer la campagne de Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) contre Israël, seule à même de briser l’impunité de cet État terroriste.

Julien Salingue