Publié le Dimanche 16 juillet 2023 à 08h00.

Grande-Bretagne : les grèves s’intensifient pour accroître la pression sur Sunak, fragilisé

Les grèves des médecins en formation qui se déroulent à partir du 10 juillet montre à quel point les choses ont changé en un an. Jusqu’à récemment, les patrons, les ministres et les dirigeants syndicaux pensaient que les grandes grèves en juillet étaient une véritable rareté.

Aujourd’hui, ce sont non seulement les internes, mais aussi les médecins hospitaliers, qui sont prêts à débrayer ce mois-ci. Il y a aussi les grèves dans le métro, une nouvelle vague d’actions dans les bus, chez les éboueurs, l’agitation continue dans les universités. Cette semaine, deux débrayages à durée indéterminée sont prévus à St Mungo’s et à l’université de Brighton.

Volonté de se battre des travailleurEs

Les conservateurs ne pensaient pas que les choses se passeraient ainsi. Ils pensaient pouvoir faire face à une résistance généralisée aux réductions de salaire en termes réels, même si les prix étaient en train de grimper en flèche.

Les échecs de la stratégie syndicale signifient qu’il y a eu très peu de victoires claires, et certainement pas dans les batailles nationales. Les grèves ont été trop limitées, espacées et déconnectées les unes des autres. Les dirigeants syndicaux ont été prêts à accepter de mauvais accords, voire parfois des accords épouvantables, comme dans le cas de Royal Mail.

Mais la volonté de se battre reste largement intacte. Les travailleurEs votent encore et toujours en faveur de la poursuite de la grève. Les résultats décevants du scrutin parmi les membres d’Unison dans les administrations locales ­constituent une exception.

Le Financial Times a déclaré lundi : « Les attentes des travailleurs sont plus élevées qu’elles ne l’étaient il y a un an. »

Le potentiel existe toujours pour un niveau de résistance beaucoup plus élevé, et les succès pourraient transformer l’équilibre des forces de classe.

L’un des dangers est que les dirigeantEs syndicaux se contentent de mettre en œuvre les recommandations des organes de révision des salaires. Ceux-ci devraient préconiser des augmentations supérieures à ce que le gouvernement souhaitait à l’origine, mais inférieures à l’inflation. Cela signifie des réductions de salaires. Pourtant, la semaine dernière, les dirigeants du NEU se sont montrés enthousiastes à l’égard d’une telle offre.

Des élections qui fragilisent les Tories

La volonté des travailleurEs de continuer les grèves intervient alors que Rishi Sunak est confronté à une crise politique d’une nouvelle ampleur. Le Labour est en tête dans les sondages pour une élection partielle à Uxbridge et South Ruislip le 20 juillet. Il s’agit du siège précédemment détenu par Boris Johnson avec une majorité de plus de 7 000 voix.

Tout aussi incroyable, les Tories pourraient également perdre des élections partielles le même jour à Somerton et Frome (majorité conservatrice de plus de 19 000) et à Selby et Ainsty, que les conservateurs ont remportées avec plus de 20 000 voix en 2019. […]

De nombreux conservateurs sont résignés à leur sort. Andrew Rawnsley, le commentateur politique en chef de l’Observer, s’est rendu la semaine dernière à la fête d’été du magazine de droite Spectator. Là, « un ancien ministre a avalé une gorgée de champagne avant de dire : "De toute évidence, nous serons éliminés. La question est de savoir si ce sera pour cinq ou dix ans" ».

Il est temps de saisir l’occasion et de faire de cet été un été de grèves très chaud pour les conservateurs.

 

Version intégrale : https://socialistworker.co.uk/news/escalate-strikes-to-increase-pressure-on-fragile-sunak/