Publié le Samedi 4 juin 2011 à 20h14.

Grèce : l’internationale des indignés.

Pour la sixième fois, des manifestants se sont rassemblés lundi 30 mai, à l’appel d’un collectif des « indignés », pour protester contre l’austérité imposée par le gouvernement, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI). La veille, le dimanche, ils étaient 30 000 devant le Parlement à Athènes et 4 000 à Salonique. Ces rassemblements se poursuivent tous les soirs et un village de tentes a été constitué sur la place d’Athènes. Très durement frappé par l’austérité et le chômage, le peuple grec fait ainsi la jonction avec les mobilisations des indignés d’Espagne. Le gouvernement grec a annoncé une nouvelle série de privatisations – dont celle des télécommunications et de la poste – et un nouveau durcissement des mesures d’austérité. Ces nouvelles privatisations ont été préconisées par Sarkozy lui-même, comme conditions essentielles à l’obtention d’un nouveau prêt européen. Il est même demandé à la Grèce que l’argent récolté par ces privatisations ne soit pas géré par le gouvernement mais par une agence internationale extérieure. Cette perte de souveraineté de l’État sur son propre argent est un symbole de la mainmise des créanciers internationaux sur la destinée du pays. Les employés de la compagnie nationale des télécommunications, dont 30 % sont déjà détenus par Deutsche Telekom, ont bloqué toute la matinée du 27 mai une des principales artères d’Athènes en signe de protestation. La dette grecque dont le remboursement plonge des millions de gens dans la misère est détenue par des investisseurs fortunés. L’opposition aux mesures d’austérité imposées pour son remboursement est de plus en plus forte dans les rues du pays. Les deux grandes centrales syndicales menacent d’appeler à la grève.