Publié le Mercredi 6 décembre 2023 à 11h00.

UniEs contre tous les racismes et les politiques réactionnaires

L’extrême droite est à l’offensive partout en Europe, tandis que les politiques libérales deviennent de plus en plus réactionnaires… Il y a urgence à contrer la haine et à unir les travailleurEs.

 

Florence, le 3 décembre. Les chefs de partis européens d’extrême droite, le groupe ID (Identité et démocratie) sont réunis au Parlement européen. Complotisme, xénophobie, racismes… Tout y est ! Le député RN Jordan Bardella passerait presque pour un modéré. Il défend la « civilisation » européenne. Le raout semble réussi.

Poussée de l’extrême droite en Europe

Signe supplémentaire que l’extrême droite est à l’offensive : après la poussée électorale d’octobre dans les régions allemandes, la victoire du libertarien Javier Milei, il y a eu aussi celle de Geert Wilders au Pays-Bas, les manifestations de haine en Irlande et en France aussi autour du meurtre de Thomas Perroto. Une telle offensive n’a rien de surprenant !

Les politiques de casse des services publics et de redistribution inégalitaire des richesses en Europe ou ailleurs ont partout les même effets. Elles ne font que contribuer à rompre tout pacte social, fût-il illusoire, à renforcer l’individualisme, le repli sur soi ou son entourage proche au risque de faire tomber dans la haine de soi et des autres toute une partie des travailleurEs appauvris ou se sentant menacés de l’être. Désormais, un spectre hante l’Europe… et ce n’est pas le communisme ! C’est la peur qui permet au capitalisme ­pourrissant de continuer à se gaver.

Les politiques d’exploitation et de dérégulation

Quand les logiques sécuritaires tiennent lieu de politique (loi sécurité globale, loi séparatisme de 2021), quand la volonté d’étouffer toutes les revendications de justice sociale l’emporte (contre les syndicalistes, les écologistes, les opposantEs à la réforme des retraites), quand la justice est du côté des puissants (Dupond-Moretti relaxé il y a quelques jours, entre autres exemples)… il ne reste plus à la surenchère raciste que de surfer sur le ressentiment.

La bourgeoisie, ou du moins son personnel politique, ne semble n’avoir plus ni morale ni politique. Le débat sur la loi Darmanin, qui devrait en elle-même être rejetée, est l’occasion des pires marchandages de politiciens idéologues sur le dos des migrantEs et de la santé publique. La bourgeoisie ne fait qu’user des vieilles recettes réactionnaires pour mater les classes laborieuses, à l’instar des annonces récentes du ministre de l’Éducation sur le redoublement ou les classes de niveaux au collège assorties de bien peu de moyens… L’enquête PISA, parue le 5 décembre, révèle que 67 % des élèves ayant participé au test en France sont scolarisés dans un établissement dont le principal ou le proviseur a déclaré que « la capacité à dispenser l’enseignement était entravée par un manque de personnel enseignant », contre… 17 % en 2018. Merci Macron !

La déroute économique et politique de la bourgeoisie en Europe et dans le monde pour maintenir un haut niveau de profit s’accompagne non seulement d’une fuite en avant réactionnaire et raciste mais aussi écocide. Les scientifiques du Global Carbon Project révèlent que les émissions du principal gaz à effet de serre atteignent un niveau record en 2023 et ajoutent qu’« il semble désormais inévitable que nous dépassions l’objectif de 1,5 °C de l’accord de Paris ».

Rassembler la gauche de combat

Face à cette situation, il est urgent d’imposer d’autres politiques, qui prennent directement le contre-pied des réactionnaires, qu’ils soient « libéraux », « ultra-libéraux » ou « identitaires ». Aucune de ces politiques n’a rien à offrir aux travailleurEs qui produisent les richesses, les biens et les services, pour la grande machine à consommer et à gaspiller. C’est aux travailleurEs de décider ce qu’ils produisent, comment ils le produisent et de répartir les richesses. Il y a urgence à s’organiser pour mettre en place cette politique et contrer l’extrême droite, qui ne sert que le patronat et ses logiques mortifères. C’est dans cette perspective que le NPA propose à la gauche politique, syndicale et associative l’organisation d’une grande manifestation contre l’anti­sémitisme, l’islamophobie et tous les racismes, contre les politiques réactionnaires et sécuritaires de l’État. Dans l’immédiat, le 18 décembre, il faudra être toutes et tous dans la rue, contre la loi Darmanin.