Publié le Vendredi 14 juillet 2023 à 10h00.

Sans médecins, pas d’hôpital : Succès massif de la grève des praticienEs hospitaliers

Les 3 et 4 juillet, plus d’un PH (praticienE hospitalier) sur deux étaient en grève pour réclamer une revalorisation des gardes de nuit et de week-end, mais aussi pour alerter sur l’austérité, synonyme de fuite accélérée des personnelEs médicaux de l’hôpital public.

«La profession de praticien hospitalier est devenue un véritable repoussoir », selon les syndicats de praticiens, qui dénoncent « une hémorragie médicale en cours dans les hôpitaux publics » avec une ­accélération des démissions. 

L’austérité vide l’hôpital de ses médecins

Pour cause d’austérité à l’hôpital, l’écart de rémunération public-privé s’élargit, encore aggravé par l’inflation, alors que les conditions de travail se dégradent, que les gardes de 24 heures ou de week-end s’enchainent avec des horaires déjà impossibles. Cela met en danger la qualité de la prise en charge et favorise les erreurs médicales. Aujourd’hui 10 000 postes, soit 30 % des postes de PH sont vacants. Cela aggrave les difficultés d’accès aux soins pour les patientEs, oblige à des fermetures de lits ou de services, et pas seulement d’urgences, et épuise encore plus celles et ceux qui ont le courage de rester, multipliant burn-out et suicides.

Les médecins hospitaliers de l’Ufmict-CGT dénoncent les pauvres mesures gouvernementales pour « renforcer l’attractivité médicale de l’hôpital public ». Elles « entament les budgets hospitaliers, mais répondent à l’envers aux besoins de santé des populations : poursuite du recrutement d’intérimaires à prix d’or, exercice médical multisites coûteux en temps et en qualité d’exercice médical, permis de diminuer son activité hospitalière pour effectuer une activité libérale (en ville ou en clinique, présentée comme favorisant les liens ville-hôpital, comme avant 1951) ». Les politiques d’austérité et de privatisation vident l’hôpital public de ses médecins. Sans médecin, pas d’hôpital public !

Les assistants de régulation médicale du Samu en grève !

Le même jour, le 3 juillet, dans une soixantaine de départements, les assistantEs de régulation médicale du Samu étaient en grève, à l’appel de l’Association française de régulation médicale. Manque de personnels, manque de médecins, urgences saturées… La seule réponse du gouvernement a été de « fermer » les urgences, en restreignant l’accès aux seuls patientEs qui ont composé le 15. Conséquence, les appels au Samu explosent. Les assistantEs de régulation sont celles et ceux qui prennent l’appel, les coordonnées, avant de passer — théoriquement — aux médecins qui régulent médicalement l’appel. Ce protocole est souvent matériellement irréalisable, comme le souligne régulièrement l’Amuf (Association des médecins urgentistes de France), tant les appels sont nombreux et les médecins peu nombreux pour réellement les réguler. Le métier d’assistantE de régulation médicale est d’autant plus difficile que les délais d’attente s’allongent au centre 15, que les salaires sont bas, que la précarité règne, et que les personnelEs sont peu formés à ce métier difficile : la régulation téléphonique.