Publié le Jeudi 23 mars 2023 à 18h30.

Entretien : « Pour la première fois de mémoire d’homme, des fontaines ont été à sec cet été »

Dany Ménetaud est maire de Longré et Agnès Baudrillard est conseillère municipale de Charmé. Ces deux communes de Charente sont concernées par les projets de mégabassines puisque le bassin de l’Aume-Couture (deux rivières) compte déjà des bassines depuis longtemps et d’autres projets sont en cours. Dans cette région dite « du pays d’Aigre » dans le Nord-Charente, à la limite des Deux-Sèvres, de la Charente-Maritime et de la Vienne, l’agriculture intensive bat son plein depuis l’après-guerre. Les paysages sont dégradés et la sécheresse sévit chaque année un peu plus fort et depuis déjà longtemps…

Les deux élues, engagées dans la mobilisation, ont accepté de répondre à nos questions sur les craintes des populations locales à propos notamment du manque d’eau et des risques de catastrophe.

Est-ce que les éluEs des petites communes ont été consultés au sujet de ces énormes infrastructures ?

Dany : Les éluEs ont été informés du projet, lors du dépôt du dossier de demande d’aménagement.

Et les habitantEs, ont-ils été consultés ?

Dany : Pour les habitantEs, l’information a eu lieu plus tard, lors de l’acceptation de la demande d’aménagement. À ce moment-là, une pétition a été signée par une majorité des habitantEs de la commune de Longré, refusant ce projet.

Agnès : Dans ma commune, l’eau et les bassines sont un sujet tabou. Les éluEs semblent faire une confiance aveugle aux techniciens : SIAEP, SMABACAB, SAUR…Personnellement, je suis arrivée dans le village bien après la construction de la bassine.

En quoi les mégabassines vont-elles impacter la vie des habitantEs ?

Dany : À Longré, l’impact visuel pour celle du Vivier surtout, mais il y a également la proximité des habitations, le bruit lors du chantier et par la suite celui des pompes, l’insécurité par rapport au lieu-dit Vivier qui se situe bien plus bas que cette retenue d’eau. Que se passerait-il pour les habitantEs du Vivier en cas de rupture de digue ?

Agnès : À Charmé, avec la sécheresse de 2022, pour la première fois de mémoire d’homme, des fontaines ont été à sec. Il y a eu des tensions autour de prélèvements d’eau dans les fontaines municipales, par des personnes extérieures au village.

Propos recueillis par A.R.