Publié le Dimanche 26 juin 2022 à 11h00.

Face à Macron, les LGBTI contre-attaquent !

Les élections présidentielle et législatives sont passées, et Macron est reparti pour un mandat avec une majorité relative. Sa politique de casse sociale va donc continuer, avec en ligne de mire sa contre-réforme emblématique : la retraite à 65 ans ou encore celle du chômage.

Dans ce contexte de destruction de nos conquis sociaux, les LGBTI sont particulièrement exposéEs car nous faisons partie des travailleurEs les plus précariséEs. Rupture familiale, discriminations sélectives, outing qui plombe l’évolution professionnelle ou éducative, inégalités au travail accrues… Autant de raisons qui rendent plus difficile l’accès aux études et à l’emploi pour nous les trans, les gouines et les pédés. Les LGBTI n’ont rien à gagner ni à attendre de la politique néolibérale que nous prévoit le gouvernement d’Élisabeth Borne.

Les luttes LGBTI sont des luttes sociales

En s’attaquant une fois de plus aux acquis sociaux, le gouvernement s’attaque concrètement aux conditions matérielles de vie des LGBTI. Les gays en couple ont en effet deux fois plus de risque de perdre leur emploi1, les lesbiennes en couple touchent des salaires moins élevés que les couples hétérosexuels et, de fait, des retraites moins importantes. Enfin, les trans sont plus fortement touchés par le chômage2 et les discriminations au travail, rendant ainsi les LGBTI particulièrement vulnérables dans un contexte d’austérité.

Les capitalistes ne sont pas, et ne seront jamais, nos alliés dans l’amélioration de nos conditions matérielles. Car quand on est trans, il nous faut une sécurité sociale intégrale pour rembourser nos frais de transition. Quand on est gouine, on doit avoir accès à des services publics de qualité pour faire une PMA à l’hôpital. Quand on est LGBTI, il est nécessaire de bénéficier d’un revenu minimum sans condition pour faire face au rejet familial. En résumé, les luttes LGBTI sont des luttes sociales et doivent être pensées comme telles.

Par ces principes et son histoire, le NPA a toujours cherché l’articulation de tous les mouvements sociaux, ce qui inclut bien sûr ceux des LGBTI. Il est utile de rappeler que la LCR fut le premier parti politique à avoir une « Commission nationale homosexuelle » en 1976. Et que la rédaction de Rouge, ancêtre de notre journal l’Anticapitaliste, a ouvert ses colonnes aux « Groupes de libération homosexuelle ». Ou bien encore que notre regretté camarade Alain Krivine fut le premier candidat à la présidentielle à se rendre à une marche des fiertés.

Un Pôle des luttes à la Pride de Paris

Fort de cet héritage, la commission LGBTI du NPA travaille à la construction, au sein du mouvement LGBTI, d’un cadre unitaire d’opposition aux politiques néolibérales. Pour la seconde année consécutive, elle fera partie du Pôle des luttes dans la Pride de Paris samedi 25 juin. Aux côtés de camarades d’autres organisations, nous marcherons pour l’avancée de nos droits, dénoncer l’instrumentalisation qu’en fait LREM et pour affirmer que les LGBTI sont pleinement concernéEs par la lutte des classes. Nous manifesterons de la Porte dorée à République et nous vous invitons, camarades, à nous rejoindre massivement et qu’ensemble nous fassions vivre cette devise qui nous est chère : faire de chacunE les luttes de touTEs !

  • 1. Thierry Laurent et Ferhat Mihoubi « Orientation sexuelle et écart de salaire sur le marché du travail français : une identification indirecte », Économie et statistique, année 2013, pp. 97-134. En ligne sur https://www.persee.fr/do…
  • 2. « L’enquête des sociologues Karine Espineira et Arnaud Alessandrin, Sociologie de la transphobie (MSHA, 2015), révèle que 17,5 % des personnes trans seraient au chômage et 19,5 % au RSA, des taux supérieurs à la moyenne des Français. Ils seraient également 33 % à avoir subi une "discrimination dans l’emploi au cours des douze dernières mois" et 28 % à avoir vécu une "situation de déprise professionnelle" (licenciement, abandon de poste, mise au placard). » (Têtu, décembre 2020).