Publié le Mercredi 11 janvier 2023 à 08h45.

Occupations solidaires : exilé·E·s et sans-papiers en lutte pour des papiers et un logement digne

Un État autoritaire en devenir se définit notamment par la prédominance de l’exécutif sur les pouvoirs législatif et judiciaire, la remise en cause drastique des libertés et des droits fondamentaux, la montée en puissance de la police.

Cela concerne les sans-papiers, qui sont maintenuEs hors du logement, et souvent hors de l’hébergement d’urgence saturé. Cela concerne aussi massivement les demandeurEs d’asile, pour qui la loi stipule pourtant qu’ils et elles doivent être logéEs, mais que l’interprétation de la loi, toujours plus restrictive, et sa mise en œuvre, toujours plus difficile, condamnent à la rue ! S’y ajoutent souvent des réfugiéEs qui se retrouvent avec de très maigres ressources et... une place sur une liste d’attente pour un logement social, ainsi que des mineurEs non reconnuEs tels par les conseils départementaux.

Des campements, des squats !

Les exiléEs doivent donc compter, pour ne pas mourir de froid dans les rues, sur leurs propres forces et sur quelques associations les soutenant, afin de faire pression sur les pouvoirs publics pour faire respecter leurs droits, ou à défaut pour monter des campements, occuper des gymnases, investir des bâtiments vides, ouvrir des squats. C’est souvent le cas à Lyon, Paris, Strasbourg, Tours, Rennes et plusieurs autres villes. Ces lieux sont souvent des bases d’organisation de la lutte, et des points de fixation pour mettre l’État et les éluEs devant leurs responsabilités.

La rentrée des parents !

Ce sont souvent de ces lieux que partent les luttes, les manifestations, les tentatives d’organisation des sans-papiers pour leurs droits. À la rentrée 2022, un phénomène nouveau a pris de l’ampleur : des parents d’élèves, avec le soutien de la FCPE, ont décidé d’occuper des écoles pour y installer des familles d’exiléEs sans logement dont les enfants scolarisés là dormaient, qui dans une voiture, qui sous tente ! Cela a commencé à Lyon, puis a gagné Rennes, Grenoble... Ces occupations ont d’abord permis à ces familles de retrouver leur dignité, étant entourées de la solidarité de leurs pairs. Elle ont ensuite posé un problème politique nouveau au pouvoir, entraînant question à l’Assemblée et engagements (tellement longs et compliqués à mettre en œuvre !) du ministre ! Une voie à suivre, à amplifier, et à tisser avec la trame des associations qui sont sur ce terrain.