Publié le Dimanche 3 juillet 2022 à 21h00.

Rencontre du 24 juin 2022 : un débat et un début !

Dimanche 26 juin s’est tenue une rencontre à l’invitation du NPA, suite à une série de discussions et rencontres bilatérales. Étaient présentEs des camarades, d’Ensemble !, de Rejoignons-Nous, de On s’en mêle, de PEPS et de l’UCL. Étaient excusés les camarades d’Ensemble-Insoumis.

La première partie de la discussion a montré un très large accord sur l’analyse de la situation au lendemain de la séquence électorale : l’usure et l’affaiblissent du macronisme, la persistance et l’aggravation de la menace de l’extrême droite et l’émergence d’une gauche unie polarisée par une orientation de rupture avec le néo-libéralisme. Accord aussi sur l’urgence de construire la résistance face à la politique que va mener Macron en alliance avec la droite et face à une extrême droite renforcée. Le débat a beaucoup porté sur l’appréciation de la Nupes. Si elle a constitué « une bonne surprise » et est appréciée positivement en ce qu’elle a permis une remobilisation (relative) et l’expression d’un vote de classe et antiraciste, le bilan de la campagne pour les législatives est très contrasté et révèle les contradictions de la Nupes : accords d’appareil avec l’exclusion de nombreux et nombreuses militantEs de terrain, en particulier des quartiers populaires, antiracistes, féministes ; réalité variable de la dynamique unitaire ; question de la démocratie… Ce premier échange appelle un véritable bilan des différentes expériences locales pour mieux comprendre l’apport, les contradictions et les problèmes posés par une telle alliance.

Que faire de la Nupes ?

Le deuxième temps de la rencontre portait sur les perspectives que nous pouvions dégager en commun pour une « gauche de combat ». Plusieurs points importants font accord entre les différentes composantes : l’importance déterminante des questions écologiques et la nécessité d’une écologie populaire, anticapitaliste et de lutte contre les discriminations ; la nécessité de construire « par en bas », dans les lieux de travail et les quartiers populaires ; la nécessité de construire une culture commune réellement antiraciste et féministes avec la place qui est due aux premier.es concernées. La Nupes (ou plutôt l’Union populaire car il n’est pas sûr que la Nupes se maintienne) apparaît à la fois comme un point d’appui incontournable et comme un outil insuffisant et contradictoire. Bouleversant le champ politique, elle pose de nouvelles conditions pour la gauche de lutte, formulées différemment par les unEs et les autres : une stratégie dedans-dehors, ni dénoncer ni considérer que c’est « l’espoir à gauche », ne pas être à la remorque mais accompagner, s’appuyer sur la Nupes pour dépasser la Nupes… Concrètement cela signifie participer aux parlements populaires nationalement et localement là où ils existent et vivent réellement, mais aussi prendre des initiatives, chercher à regrouper les autres voix multiples qui existent et sont aujourd’hui éparpillées, s’organiser…

Quel outil politique ?

Entre les différentes organisations et regroupements, il y a un débat sur la nécessité de la construction-refondation d’une nouvelle force politique (anticapitaliste, pour une écologie sociale, féministe et antiraciste) dépassant les groupes existants, c’est ce que défendent le NPA et les camarades d’Ensemble ! présentEs, c’est le projet de Rejoignons-nous et cela demande de continuer les échanges et expérience communes sur le programme, le fonctionnement… Les camarades de PEPS (qui sont en cours de fusion avec le groupe l’Offensive) et de l’UCL considèrent qu’une nouvelle organisation commune n’est pas à l’ordre du jour. En revanche il y a accord pour œuvrer ensemble pour les mobilisations de résistance, pour un front antifasciste, en solidarité avec le peuple ukrainien… et aussi pour poursuivre publiquement le débat tant sur le projet politique que sur les outils à construire. Cette volonté va se concrétiser par des contributions dans notre revue, par des participations croisées aux rencontres organisées par les unEs et les autres, dont un cycle de cinq débats coorganisés lors de notre université d’été, par un texte commun issu de cette première réunion, et en proposant de la démultiplier localement… ce qui pourrait déboucher sur des « États généraux » à l’automne.