Publié le Mercredi 22 mars 2023 à 09h35.

À la recherche de l’homme sauvage, de Fréderic Bihel

Éditions Delcourt, 2023, 128 pages, 24,95 euros.

Paris, place Gambetta, 1960, Augustin a 8 ans. Il a perdu son père et se passionne pour l’archéologie et la grande aventure quand paraît Tintin au Tibet. Alors, toutes les nuits, il rêve et rencontre « l’homme ombre » et le dessine. Sa mère et son instituteur s’en inquiètent mais on ne peut pas lutter contre les rêves.

1974, Augustin devenu adulte se consacre à la recherche au sein d’un laboratoire de paléontologie à Paris. Pour lui, les fossiles qu’il étudie ne sont pas que des bouts d’os changés en pierre ! Quelque part, il le sait, un homme sauvage a survécu qui vit et respire le même air que lui à la frontière du Pakistan et de l’Inde dans les massifs encore non explorés de l’Himalaya, plus précisément dans le district de Tchatril1, comme l’a prouvé l’expédition russe de 1955. 

Néandertal a survécu aux confins du Pakistan

Il doit trouver l’homme sauvage, que les scientifiques et même l’amour de sa vie le veuillent ou non. Il part dans l’Himalaya et rencontre, aux confins du Pakistan, un vieil aviateur surnommé « capitaine » dont l’avion s’est écrasé il y a longtemps déjà. Baroudeur barbu, adepte du whisky et de la pipe, il sait comment franchir l’ultime frontière.

Augustin adopte un chien dont le nom signifie « mi-loup » et part en compagnie d’un énigmatique jeune berger himalayen qui, peut-être, a vu « l’homme sauvage » et pourra le conduire au-delà des rêves.

Sur la piste de Fawcett dans l’Himalaya

Bihel nous offre une histoire teintée de mystère et d’archéologie. À la recherche de l’homme sauvage peut être comparé aux meilleurs récits de voyage. La quête archéologique d’Augustin peut s’apparenter aux recherches de certains des plus grands explorateurs maudits tel Percy Fawcett et sa passion maladive pour la cité perdue d’El Dorado. Un vrai explorateur se perd d’abord dans ses rêves et cauchemars d’enfant avant de se perdre tout court. 

Dans ce roman graphique aux panoramas vertigineux, nous pouvons rêver, nous perdre dans nos obsessions, que l’homme sauvage existe ou non. Chaque case au crayonné superbe est une invitation au voyage dans la tradition des Kipling, Verne et Hergé. D’ailleurs Augus…Tin.

  • 1. Chaîne de l’Himalaya dont la localisation géographique exacte est évidemment gardée secrète par le chroniqueur !