Publié le Mardi 2 juillet 2019 à 10h06.

Canicule : Surchauffe momentanée mais durable

Avec 45,9°C dans le Gard le 28 juin, le record absolu de chaleur en France était battu. La veille, au Mont Blanc, 4807m, les parapentistes qui s’étaient posés, grâce à l’air chaud, signalaient + 7°C. À Nantes, record de chaleur nocturne : le thermomètre n’est pas descendu sous les 24,7°C. On a relevé dans les transports en commun parisiens de 26 à 38°C le 26 juin ! Et nombreuses sont les écoles, notamment dans les cités populaires, où l’on a dépassé les 33°C.

Nous avons vécu la semaine passée une canicule record créant une situation sanitaire sur le fil du rasoir, des incendies en nombre, des dégâts importants dans les cultures. Ces canicules viennent plus tôt dans la saison, sont plus intenses, et plus fréquentes: voilà ce que mettent en évidence les relevés météos systématiques.  

Météorologues et climatologues convergent dans leurs observations qui documentent la multiplication de phénomènes extrêmes : vagues de chaleur, cyclones, ouragans, tsunamis, incendies monstres, inondations, vagues de froid.

Phénomènes liés au réchauffement climatique

La communauté scientifique est quasi unanime pour dire que ces phénomènes trouvent leur origine dans le réchauffement climatique et constituent son côté dérèglement. Quasi unanimes pour dire l’origine anthropique de celui-ci. Pour dire aussi que nous n’échapperons pas au réchauffement climatique, qu’il faudra vivre avec. Mais aussi pour affirmer qu’un réchauffement à 1,5°C n’a pas les mêmes conséquences qu’à 2°C ! A fortiori qu’à 3, 4 ou 5°C ! Chaque 1/10 de degré compte ! 

Mesures radicales pour contenir le réchauffement

Il faut des décisions radicales. Il faut une révolution du mode de production, dans nos modes de vies, d’alimentation, de transports… Une révolution de toute la société, de tous les rapports sociaux – donc des rapports de  propriété – , une révolution pour éviter la barbarie et sortir du productivisme intrinsèque au capitalisme. Une « révolution comme frein d’urgence »comme le disait Walter Benjamin, et à la bonne échelle, c’est-à-dire planétaire par nécessité. Une révolution pour nous remettre à notre place, dans la nature, une révolution pour l’écosocialisme, société sobre seule à même de refroidir la planète sur le long terme.

Contradictions mortifères

Deux exemples montrent que nous n’en prenons pas le chemin, au contraire. En 2007, le premier milliard de voitures individuelles en circulation a été dépassé sur la planète. On approche du 2e milliard. Puis cap sur le 3e bien sûr. Plus aucune échéance pour l’arrêt du moteur thermique n’est donnée. C’est la fuite en avant irresponsable. La climatisation est un marché en expansion exponentielle : pourtant, en fonctionnement et en amont, chaque climatiseur génère plus de chaleur qu’il ne produit de froid, une chaleur rejetée dans l’atmosphère surchauffée !

Les accords de Paris COP 21, déjà si insuffisants, plus personne ne peut y croire après le G20 d’Osaka et les décisions au niveau de l’UE (CETA et MERCOSUR).  

Grève scolaire vendredi 27 septembre

La jeunesse – collégienEs, lycéenEs, étudiantEs – est mobilisée sur les enjeux du réchauffement climatique. Ce mouvement peut se développer encore bien plus. Mais tous nos efforts devraient tendre à faire de cette journée une action intergénérationnelle comme elle est annoncée à New York.

Commission nationale écologie