Publié le Mardi 2 janvier 2018 à 23h52.

Climat : aggravation et inaction

Retour sur l'année 2017. L’année 2017 a été marquée par une succession de catastrophes pas naturelles du tout : ouragans, inondations, sécheresses et incendies. Mais alors que tous les indicateurs sont au rouge, les gouvernants préfèrent sauver le système plutôt que d’agir en faveur du climat.

Les eaux montent : déjà 20 cm de plus depuis la période préindustrielle à cause de la fonte des glaces (Groenland, Antarctique) et de la dilatation thermique des océans.

Des villages côtiers ont déjà reculé. Des tempêtes et des marées exceptionnelles provoquent le passage ou la stagnation d’eau salée, empêchant l’agriculture de subsistance de milliers de familles. 

En août, de violentes inondations de mousson ont touché plus de 43 millions de personnes au Bangladesh, au Népal et en Inde. Fin août, 4 ouragans successifs, de grande intensité, Harvey, Irma, José, Maria, ont déferlé sur les Caraïbes et dans l’Atlantique. 

Toujours plus chaud

Pics de chaleur à plus de 50 °C en Asie, sécheresse durable en Afrique de l’Est… D’après l’Organisation météorologique mondiale, la température moyenne est d’environ 1,1 °C de plus qu’à l’ère préindustrielle. Selon son secrétaire général, « la dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a trois à cinq millions d’années : la température était de 2 à 3 °C plus élevée et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres par rapport au niveau actuel. »

Toujours plus de déracinéEs climatiques

L’ONG Oxfam estime que 23,5 millions de personnes ont dû fuir leur terre et leur foyer en 2016 à la suite de catastrophes « naturelles » extrêmes. L’ONG estime que « la montée des eaux, l’évolution des précipitations et d’autres changements réduisent les moyens de subsistance et augmentent le risque de voir, à l’avenir, beaucoup plus de gens se déplacer ».

Selon la synthèse du Lancet Countdown on Health and Climate Change, ce sont plus d’un milliard de personnes qui pourraient migrer, d’ici à la fin du siècle, à cause du réchauffement climatique.

Pourtant, ni la protection, ni l’accueil, ni le statut des millions de déplacéEs et réfugiéEs climatiques n’étaient au programme de la COP23.

Les COP se suivent, l’inaction criminelle s’enracine

Rien après la COP21 de Paris où le gouvernement français assurait avoir sauvé le climat. Rien non plus après la COP22 de Marrakech et son « capitalisme vert » appliqué tout particulièrement à l’Afrique. Toujours rien après la COP23, présidée par les îles Fidji mais délocalisée à Bonn. La réalité, c’est la faiblesse des engagements qui couvrent à peine un tiers des réductions d’émissions nécessaires. Or, le cumul de ces engagements, s’ils étaient tenus, conduirait à une hausse de plus de 3 °C. Avec la sortie des États-Unis de l’accord de Paris et les déclarations de Trump, qui défend le productivisme au service des multinationales, la ­catastrophe se rapproche. 

Macron lave plus vert ! 

Le gouvernement français s’est offert un sommet « climat finance » avec beaucoup pour la finance et très peu pour le climat. Hulot, l’écolo à 9 autos et motos, est la marionnette de Macron. Son recul sur la fermeture de réacteurs nucléaires au nom de la lutte pour le climat l’a propulsé encore plus au rang des mystificateurs. D’autant que, dans le même temps, le gouvernement a tenté de supprimer, dans la loi de finances, une enveloppe de 22 millions d’euros destinée à financer des projets luttant contre les effets du changement climatique dans les îles du Pacifique (panneaux solaires pour les îles isolées du Pacifique sud, abris anti-inondation dans des atolls menacés par la montée des eaux…). Il aura fallu un vote des députés pour rétablir cet « équivalent Fonds vert ».

Selon l’ONU, il faudrait entre 130 et 260 milliards d’euros par an pour permettre aux pays en développement de s’adapter à un réchauffement limité à 2 °C, alors qu’on s’oriente plutôt vers 3 °C. En 2016, Oxfam évalue entre 10 et 19 milliards d’euros le montant des sommes effectivement mobilisées. Dérisoire !

Un autre monde est nécessaire

Pour les gouvernants et les capitalistes à la manœuvre, il s’agit de se servir de la question du climat pour continuer à faire des profits. L’économie mondiale consacre beaucoup plus d’argent aux énergies fossiles qu’aux actions d’économie d’énergie et aux renouvelables. 250 milliards d’euros ont été investis dans le charbon depuis la COP21 par les 120 plus grosses entreprises du secteur selon les Amis de la terre France. Attac indique même que les investissements dans les énergies renouvelables ont baissé de 23 % en 2016. La planète n’en peut plus, les populations les plus exposées non plus. 

Les engagements pris ne sont que des paroles, comme la sortie des énergies fossiles en 2040 en France : qui peut y croire ? 

Pour le NPA, seules les mobilisations des peuples peuvent imposer d’autres modes de production et de consommation, et sauver le climat. Nos propositions écosocialistes dessinent un autre monde, en rupture avec le modèle économique capitaliste, énergivore et polluant. 

Commission nationale écologie