Publié le Mercredi 21 septembre 2022 à 11h47.

Russie : des lois pour réduire au silence les voix antiguerre

. Dès les premiers jours de l’invasion russe de l’Ukraine, les autorités ont réprimé des milliers de manifestantEs pacifistes et se sont attaqués à de nombreux médias indépendants.

Très vite, le Kremlin a déployé de nouvelles lois afin d’incriminer toute voix critique remettant en cause le récit officiel imposé par le régime de Poutine. Résultat : des opposantEs politiques, artistes, journalistes et simples citoyenEs ayant exprimé publiquement leurs opinions sont aujourd’hui en prison. Nous appelons à leur libération immédiate et inconditionnelle.

En Russie, des dizaines de personnes risquent jusqu’à dix ans d’emprisonnement, voire davantage, pour avoir diffusé ce que les autorités qualifient de « fausses informations sur les forces armées », un nouveau crime introduit dans la loi pour réprimer les personnes critiques de la guerre.

Quelques jours après l’invasion, les membres de la Douma ont amendé un ancien projet de loi, et notamment introduit plusieurs articles criminalisant la diffusion de « fausses informations » concernant les forces armées russes ainsi que toutes les expressions d’opinions critiques à l’égard des autorités russes, de leurs actions et de leurs politiques.

Dès le début de l’invasion de l’Ukraine, et avant l’adoption de cet arsenal législatif, des dizaines de milliers de Russes ont manifesté pacifiquement dans les rues et critiqué l’agression dans leurs réseaux sociaux. Les autorités ont réagi par une répression contre les manifestantEs et les voix dissidentes, et auraient arrêté plus de 16 000 personnes. Les autorités se sont également attaquées aux quelques médias indépendants restants en obligeant nombre d’entre eux à fermer leurs portes, à quitter le pays ou à limiter leurs reportages sur la guerre et à citer les rapports officiels russes à la place. Un grand nombre d’ONG de défense des droits humains ont depuis été qualifiées d’« agents étrangers » ou d’« indésirables » et confrontées à la fermeture arbitraire ou au blocage de leurs sites Internet.

Pour le seul « crime » de « diffusion d’informations sciemment fausses » en rapport avec l’agression russe en Ukraine, plus de 80 affaires pénales sont en cours.

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