Publié le Mardi 23 janvier 2024 à 11h00.

Acte II du macronisme : les chômeurEs dans le viseur

Un gouvernement de droite se reconnaît, entre autres, à deux choses : ses attaques contre les immigréEs et contre les chômeur/euses. De sinistres réalités que les récents gouvernements Macron confirment plus que jamais.

La nouvelle convention assurance-chômage et son bras armé France Travail ne sont pas encore opérationnels que le gouvernement annonce déjà, pour le printemps prochain, un « acte II de la réforme du marché du travail » avec des « règles plus sévères » en cas de refus d’une offre d’emploi et un « meilleur accompagnement » des chômeurEs. L’objectif de ces futures mesures est « d’atteindre le plein-emploi », objectif fixé à horizon 2027 et correspondant à un taux de chômage de 5 % contre 7,4 % actuellement.

Une succession de mesures répressives

La réforme en 2017 de l’assurance chômage a déjà conduit à une baisse des droits des privéEs d’emploi : aujourd’hui, il n’y a plus que 36 % des personnes inscrites à Pôle Emploi qui sont indemnisées. Deux réformes de l’assurance-chômage durcissant les règles d’indemnisation ont déjà été menées en 2019 et en 2022. S’y ajoute depuis février 2023, une modulation introduite quant à la durée de l'indemnisation en fonction de la situation économique. Lors de périodes économiques dites favorables les conditions de la durée d’indemnisation sont restreintes et reviennent à la norme actuelle lors de périodes économiques moins favorables. Cela créée une inégalité de traitement entre privéEs d’emploi, à contrat, emploi et durée identique selon la période dans laquelle les privéEs d’emploi perdent leur travail.

Depuis, la loi du 18 décembre 2023 prévoit aussi le refus d’indemnisation chômage en cas d’abandon de poste systématiquement considéré comme une démission ; en cas de refus de CDI après un CDD. Pourtant, quand la conjoncture se dégrade, ce n’est pas une nouvelle diminution des droits qui va créer des emplois.

Augmenter la pression sur les chômeurEs

Lors de son show télévisé à la mode ORTF du mardi 16 janvier, Macron a ainsi annoncé un acte 2 de la réforme du marché du travail, poursuivant l’acte I mis en œuvre au lendemain de sa première élection en 2017, et indiqué que « le gouvernement incitera à la création et à la reprise d’un emploi ». Précisant qu’il y aura « des règles plus sévères quand des offres d’emploi sont refusées et un meilleur accompagnement de nos chômeurs par la formation, mais aussi à l’emploi sur des choses très concrètes comme le logement ou les transports ». Dussopt annonçait la couleur en décembre. Il s’agira d’« associer plus de formation, plus de flexibilité, plus de mobilité, plus d’anticipation et quand on peut simplifier, c’est mieux ». Pour Macron, la France « manque de travailleurs », et il entend mettre fin à cette « anomalie » en contraignant toujours plus les plus précaires. L’expérience montre que toutes ces mesures n’ont aucun impact significatif sur les chiffres du chômage mais visent à fournir au patronat des salariéEs toujours plus taillables et corvéables. Tout en validant les idées de l’extrême droite de stigmatisation des plus vulnérables.