Publié le Samedi 3 février 2024 à 17h00.

Les prix de l’électricité sous haute tension

Le 1er février les prix de l’électricité vont augmenter de presque 10 % pour les particuliers (entre 8,6 % et 9,8 %) mais moins pour les entreprises (entre 5,2 % et 8 %). Cette hausse insupportable pèse sur les plus pauvres alors que la précarité énergétique atteint des records.

Le gouvernement justifie la hausse des prix de l’électricité par la fin progressive du bouclier tarifaire. 

Un choix politique

Depuis 2022, l’État absorbe une partie des factures d’électricité mais ce bouclier tarifaire ne concerne que la moitié des logements et est insuffisant : en trois ans les prix de l’électricité ont augmenté de 45 % malgré les 40 milliards d’euros dépensés par l’État.

Le scandale, c’est que les prix flambent alors que les coûts de production de l’électricité changent peu ! Le marché de l’électricité a été libéralisé au niveau européen, ouvrant la voie aux fournisseurs qui ne produisent pas d’électricité mais spéculent sur les prix en instrumentalisant la guerre en Ukraine. La hausse des prix de l’électricité ainsi que les milliards d’euros du bouclier tarifaire vont directement dans les poches des grands énergéticiens.

Une crise énergétique et sociale

Ce racket orchestré au niveau européen augmente fortement la précarité dans un contexte de baisse du salaire réel. En 2023, 31 % des consommateurEs d’énergie ont déclaré avoir eu des difficultés à payer leurs factures. Plus de 860 000 logements ont été privés d’électricité à la suite de factures impayées. 12 millions de personnes sont considérées en situation de précarité énergétique. Ces chiffres battent tristement des records...

Comme l’hiver dernier, le gestionnaire du réseau RTE mesure une baisse de la consommation d’électricité, dans tous les secteurs, d’environ 8 % par rapport à avant la crise sanitaire, une fois corrigée des effets de température. L’ancienne ministre Pannier-Runacher affirmait que la baisse de consommation d’électricité était liée aux mesures de sobriété du gouvernement. Quel mépris ! Les études de précarité énergétique, notamment celles faites par les services de l’État, démontrent que la baisse est très majoritairement due à la flambée des prix de l’électricité et à l’inflation.

Pour la gratuité des besoins de base en énergie !

S’il est nécessaire de diminuer notre consommation d’électricité, la méthode doit être l’inverse de celle du gouvernement. Au lieu de libéraliser le marché au point que les plus modestes limitent leur chauffage à cause de la flambée des prix, nous luttons pour la gratuité des besoins de base en énergie assurée par un service 100 % public de l’énergie. Cet accès universel et gratuit à l’énergie serait accompagné d’une tarification fortement progressive pour limiter le gaspillage des riches. À Paris, les logements dans les arrondissements les plus riches consomment jusqu’à 5 fois plus d’énergie que dans les arrondissements les plus pauvres qui souffrent pourtant du manque de rénovation thermique des bâtiments. Alors, qui doit payer la crise énergétique ?