Publié le Vendredi 11 février 2011 à 11h47.

Mélenchon n’impressionne pas Besancenot (France soir le 11 février)

Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPR) d’Olivier Besancenot, héritier de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), refuse de rallier le Front de gauche.

L’ombre de Jean-Luc Mélenchon va planer à partir de vendredi sur les participants au Congrès du NPA du « postier » Besancenot. Officiellement, il s’agira pour eux d’élire une nouvelle direction collégiale, de rédiger une déclaration politique et de discuter de la laïcité. Bref, la question d’une candidature à la présidentielle, officiellement, n’est pas à l’ordre du jour : elle ne sera débattue qu’en juin.

Sauf que… le parti tout entier ne parle que de cela. Et des divergences de stratégie fortes apparaissent déjà, sur fond de crise : le NPA n’a-t-il pas perdu en deux ans 3.000 de ses 9.000 militants ? Le désaccord principal porte sur une question, et une seule : rallier ou non le Front de gauche (l’alliance du Parti de gauche de Mélenchon et du PC) en vue de la campagne présidentielle ? Les 3.500 militants à jour de cotisation ont en fait déjà répondu : ils ont dit non. Les votes, effectués avant le congrès, placent en tête le « courant » Besancenot-Alain Krivine défavorable à un rapprochement avec Mélenchon (48 % des suffrages). Surgit ensuite une liste carrément opposée à toute alliance (28 %). Les « unitaires » ne rassemblent que 27 % des suffrages exprimés. Les jeux semblent donc faits.

« Je crois à sa mue »

Sauf que… l’ex-socialiste Mélenchon est devenu un personnage incontournable de la gauche de la gauche. Omniprésence médiatique et, sur le terrain, formules accrocheuses, l’ancien sénateur PS de l’Essonne a su attirer à lui une partie des électeurs qui, auparavant, se retrouvaient dans les discours de Besancenot. Et ça énerve l’équipe du NPA, qui reproche à Mélenchon de ne pas fermer la porte à une participation à un gouvernement PS en cas de victoire de la gauche en 2012 : « Il est le Canada Dry de la radicalité », assène Pierre-François Grond, un proche de Besancenot. A l’inverse, Danielle Obonnot, représentante de la ligne « unitaire », refuse « les procès d’intention » : « Mélenchon a des qualités et prend des positions sur le mouvement social. Je crois à sa mue. Je suis pour prendre les gens aux mots. »

Olivier Besancenot, après l’échec du NPA aux régionales de mars dernier, confiait à ses proches son « spleen » et sa volonté de se « consacrer à sa famille ».

Sauf que… il serait en train de réfléchir, dit-on, à un véritable « come-back ». Avec l’aide des altermondialistes, de syndicalistes et du mouvement associatif. Un actuel dirigeant du parti le dit sur le mode du défi : « Rendez-vous en juin… »